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13 – Dictionnaires en Ligne

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"En sortant de ce dernier rêve il s’éveille avec la sensation la plus déplaisante; et encore là il s’agit d’un rêve-désir masochiste, qui pourrait être traduit : Ce serait bien fait pour moi si mon frère faisait cette vente contre mes intérêts".

 

Une autre ressource très importante que nous retrouvons sur internet est constituée des dictionnaires en ligne. C’est un développement additionnel aux dictionnaires en CD-ROM. La différence principale est dûe au fait qu’il est nécesssaire de demeurer en ligne d’une façon plus ou moins permanente. Si vous avez un DSL ou une ligne à fibre optique, et que par conséquent vous avez un accès constant à l’internet, vous pouvez considérer que vous disposez du réseau global en son entier tel un outil de travail accessible tout comme le dictionnaire sur votre bureau.

 

Les avantages des dictionnaires en ligne lorsqu’on les compare au CD-ROM sont, tout d’abord en termes de désuétude. Alors que le CD-ROM est une photographie instantanée d’une étape d’élaboration de la recherche dans une phase donnée de l’évolution d’un langage, "gelée" et décrite, par contre le dictionnaire en ligne a l’avantage d’être mis à date en temps réel (et les mises à jour nous arrivent à la maison sans que nous ayons à attendre les nouvelles éditions). De plus, s’il est vrai que vous payez pour jouir d’une connection permanente, il est aussi vrai que vous n’avez pas à acheter le dictionnaire, puisque les connections à ces sites sont presque toutes gratuites.

 

Encore une fois, même les personnes qui n’utilisent pas les technologies avancées, et qui se connectent au réseau en utilisant une ligne téléphonique courante (modem traditionnel et câble de téléphone en duplex) peuvent décider de noter toutes les recherches qu’ils doivent faire dans une filière ou sur une feuille de papier et par après, quand un nombre donné de recherches est atteint, ils se connectent à l’internet afin de les faire toutes ensemble, et réduisent ainsi le temps de connection à seulement quelques minutes.

 

L’avantage de la mise à jour continuelle a sa contrepartie : un texte imprimé est ordinairement plus précis : avant d’investir temps et argent dans une publication sur papier, l’auteur et l’éditeur essaient ordinairement d’obtenir un produit acceptable. Il est de notoriété publique que tout individu peut aménager son propre site sur l’internet (du moment qu’il n’enfreint ni la loi nationale ni la loi internationale), même s’il n’a ni conseiller, ni rédacteur, ni éditeur. Si par exemple je décide aujourd’hui de publier un dictionnaire en ligne sur la sidérurgie – un sujet dans lequel ma compétence est zéro – en collectionnant le matériel disponible sur internet ici et là, je pourrais certainement réussir en peu de temps, et j’accumulerais beaucoup de matériel faisant autorité : mais qui pourrait garantir la qualité de mon nouveau produit? Je serais très méfiant moi-même.

 

Dans l’édition traditionnelle sur papier, il est nécessaire de faire la distinction entre les éditeurs plus ou moins dignes de confiance; dans l’édition sur internet cette prudence doit être encore plus grande; dans certains cas on peut la définir comme une "auto-édition", en calquant le mot Russe créé dans les années soixante dix pour décrire un phénomène d’édition unique. En ces temps, le régime Soviétique empêchait plusieurs écrivains de publier leurs propres ouvrages, et ne publiait pas non plus les ouvrages de plusieurs écrivains décédés qu’ils considéraient comme ayant été en désaccord avec l’idéologie active à ce moment-là. Les photocopies étaient aussi considérées illégales, les photocopieurs Xerox étaient plutôt rares et étaient tous sous le contrôle des autorités, par conséquent les manuscrits et les ouvrages catalogués ne pouvaient être copiés non plus. Puisque les Russes sont des lecteurs voraces, ils s’organisaient de la façon suivante :

 

Lorsqu’on voulait qu’un roman soit mis en circulation, dix personnes se partagaient les tâches. Chacune dactylographiait – avec une machine à écrire manuelle, bien sûr – un dixième du roman, en essayant de faire le plus grand nombre de copies possibles avec des papiers carbones. Par après, ils redistribuaient les pages et les assemblaient pour former 4 ou 5 copies du roman, qui commençaient à circuler clandestinement, quelque fois contre de l’argent, quelquefois en faisant des paiements sur des comptes, quelquefois par des trocs de tous genres ("je vous donne ‘Master and Margarita’, vous me donnez quatre rouleaux de papier de toilette", par exemple). On avait appelé ce phénomène "samizdat", qui signifie "auto-édition".

 

L’internet amplifie et répand de telles éditions qui ne sont pas précises philologiquement, qui mettent l’emphase sur l’importance démocratique du Net d’une part, et qui véhiculent des facteurs potentiels d’inexactitude, d’imprécision et de faible fiabilité. Il est nécesssaire de savoir comment faire la distinction entre les niveaux de fiabilité des sources de l’internet et comment agir en prenant les précautions d’usage. Malgré ces restrictions la ressource a une valeur tout à fait formidable.

 

Débutons notre investigation parmi les dictionnaires en ligne par le dictionnaire Logos (www.logosdictionary.org). Le dictionnaire Logos se présente avec une grille de recherche dans laquelle il est possible de :

  • cliquer sur "advanced search" si vous désirez utiliser une grille plus articulée;
  • cliquer sur "professional" si vous êtes un traducteur professionnel enrégistré dans le potail de Logos. Pour vous enregistrer, vous devez compléter un formulaire électronique en indiquant vos compétences linguistiques. Si vous n’êtes pas enrégistré, vous devez cliquer sur "professional" et puis sur "register now". Vous obtenez la page suivante :

Comme vous le constatez, on vous demande d’enregistrer un nom d’utilisateur et un mot de passe à la fin du formulaire, pour avoir accès au secteur professionnel du dictionnaire. De là vous pouvez, non seulement faire de la recherche dans le dictionnaire (aussi à l’extérieur du secteur professionnel), mais, si vous ne trouvez pas le translatant que vous connaissez déjà, vous pouvez suggérer que votre version soit ajoutée au dictionnaire Logos. Une telle version est ultérieurement vérifiée par des superviseurs experts, responsables de plusieurs secteurs linguistiques du dictionnaire, elle est alors approuvée ou rejetée. Chaque fois que votre contribution professionnelle est acceptée et insérée dans le dictionnaire Logos, la source de cette entrée demeure transparente, et en plus le nom du professionnel est inséré dans la page "credits", dans laquelle ces noms sont listés dans l’ordre du mérite des personnes qui ont contribué au dictionnaire.

Si vous vous connectez aux Credits en page, vous obtenez ce tableau :

 

Comme vous pouvez le constater, vous pouvez faire une recherche des crédits de toute personne en utilisant les paramètres suivants :

    • nom
    • pays
    • langage

De plus, en cliquant sur "all", vous obtenez une liste des toutes les personnes qui ont présenté des entrées par ordre de nombre d’entrées insérées.

Le dictionnaire Logos est par conséquent une structure qui reflète l’organisation démocratique de l’internet : une ressource formidable pour obtenir de l’information, une contribution souvent indispensable au travail, et dans laquelle, si vous partagez un tel esprit, vous pouvez insérer vos propres contributions pour rendre le travail des autres plus facile. Tout cela sans aucun gain monétaire pour quiconque, même si tout le monde peut, évidemment, trouver une telle ressource économiquement utile.

L’énorme communauté virtuelle que constitue l’internet est par conséquent un "site" dans lequel, grâce à la générosité initiale de quelqu’un – institut ou citoyen – un effet d’entraînement est créé qui amplifie, multiplie, répand les ressources existantes.

Dans la prochaine section nous verrons certaines applications spécifiques de telles ressources.

 

 

Bibliographie

FREUD SIGMUND, L’interpretazione dei sogni, in Opere, vol. 3, Torino, Boringhieri, a cura di C. L. Musatti, 1966.

FREUD SIGMUND, The Interpretation Of Dreams, translated by A. A. Brill, London, G. Allen & company, 1913.


1 Freud 1900: 151.


 



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