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Dans le domaine de la critique de la traduction les théories d’Even-Zohar sont très intéressantes. Il a publié un essai très novateur en 1974 dans lequel il avance la théorie du polysystème littéraire. La contribution d’Even-Zohar est aussi la plus intéressante par son traitement des influences réciproques entre les systèmes nationaux, et la relation qui existe entre la littérature traduite et la littérature en général.
Le chercheur Israélien considère le système entier de la littérature, qui est constitué de plusieurs sous-systèmes, d’une manière qui n’est pas totalement différente de la "sémiosphère" de Lotman. Il appelle un tel macro système le polysystème littéraire.
À l’intérieur de ce polysystème, la littérature traduite forme un sous-système par elle-même, caractérisé par deux éléments :
1. les prototextes sont choisies par la littérature cible; i.e. c’est la culture cible qui décide quels textes peuvent être introduits, par la traduction, dans les textes publiés dans la culture cible;
2. les métatextes adoptent des comportements spécifiques, i.e. après qu’une traduction a été publiée, sa vie dans le système de la culture cible est complètement autonome du prototexte, exerce une influence par elle-même, tel tout autre texte.
De telles influences, qui ont des répercussions sur la culture ciible, peuvent être d’un type conservateur (quand le système de littérature traduite dans une culture donnée est périphérique) ou novateur (quand le système de la littérature traduite est central dans une culture donnée). Le fait que, dans une culture donnée, la littérature traduite a une fonction conservatrice ou novatrice dépend de divers facteurs :
1. s’il ne s’agit pas d’un système formé complètement, d’une littérature jeune, ouverte à des stimuli externes qui proviennent des ouvrages étrangers traduits, la littérature traduite est novatrice;
2. si c’est une littérature nationale périphérique comparée à celles qui dominent dans le monde (par exemple, au moment présent les littératures Occidentales), ou si elle ne contient que des textes qui ne sont pas vraiment importants, la littérature traduite est novatrice;
3. si une littérature originale donnée passe par un changement, une crise, un vide littéraire, la littérature traduite est novatrice.
Tout ce raisonnement a des conséquences bien définies sur les stratégies de traduction qui sont les plus suivies dans chacun des deux types extrêmes de systèmes. Les traductions faites pour des systèmes culturellement forts, avec des normes bien consolidées et au cours d’une période de prospérité, tendent à être dominées par une stratégie d’adaptation des normes de la métaculture. En utilisant la typologie de Toury, on peut dire que le comportement de la traduction est orienté vers l’acceptabilité, au désavantage de la suffisance philologique : pour être accepté dans la métaculture, le prototexte doit subir une transformation qui tend à l’homologuer aux canons de la culture cible. Dans les dynamiques mien-autre de Lotman, vous obtenez l’appropriation de l’autre dans ce cas.
Dans les systèmes culturels périphériques dans lesquels "le système de littérature traduite" joue un rôle central et une fonction novatrice, les stratégies de traduction sont plus indépendantes des canons de la métaculture, d’une part parce que de tels canons sont plus faibles, d’autre part parce qu’une telle culture est plus ouverte à l’innovation, aux stimulations externes, à l’enrichissement provenant de diverses cultures. Les traductions tendent plus facilement vers le pôle de la suffisance, de la traduction philologique, de la note explicative :
Puisque l’activité traductionnelle participe au processus de création de nouveaux modèles primaires lorsqu’elle occupe une position centrale, la principale préoccupation du traducteur dans ce cas-ci n’est pas de simplement rechercher des modèles tout faits dans ses propres répertoires dans lesquels les textes sources seraient transférables. Il est plutôt prêt à violer ses propres conventions dans de tels cas. Sous ces conditions, les chances que la traduction sera proche de l’original en termes de suffisance (autrement dit, une reproduction des relations textuelles dominantes de l’original) sont plus grandes que s’il en était autrement
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La chercheure Christiane Nord, avec la théorie scopos, semble dévier de l’approche sémiotique et culturologique qui caractérise l’ouvrage d’Even-Zohar, mais ce n’est qu’uniquement à un niveau superficiel. Même si Nord ne l’explique pas, au moment ou elle est confrontée à la question des conventions (littéraire, traductionnelle) utilisées dans une culture donnée, elle traite de ce sujet.
Nord établit une distinction entre les conventions de la protoculture, les conventions de la métaculture, et les métaconventions, i.e. les conventions traductionnelles. Dans ces dernières, les conventions règlementaires concernent les formes acceptées de traiter de certains problèmes (traduction de noms propres, realia, citations etc.
. En se basant sur les solutions adoptées pour les différents problèmes, nous induisons inductivement les conventions de l’auteur (concernant un traducteur individuel) et ceux qui font plus généralement référence à une culture.
Bibliographie
FREUD SIGMUND, L’interpretazione dei sogni, in Opere, vol. 3, Torino, Boringhieri, a cura di C. L. Musatti, 1966.
FREUD SIGMUND, The Interpretation Of Dreams, translated by A. A. Brill, London, G. Allen & Company, 1913.
CHAMPOLLION YVES Wordfast, available in the world wide web at the address www.wordfast.org, consulted 23 May 2004.